*Analix Forever, Genève, Suisse **Centre d’Art contemporain du Château des Adhémar, Montélimar, France
« La Belle Échappée », exposition de l’automne-hiver 2014 au Château des Adhémar à Montélimar (France)1, se veut un modèle simple et concret du concept de Marcel Duchamp: l’art contemporain n’est pas seulement une représentation du monde, mais il fait partie du monde, il est modelé par lui et modèle notre regard sur le monde en retour. Et, dans la mesure où l’on considère que l’art fait partie du monde, alors le lieu d’exposition lui aussi, doit en faire partie intégrante. Il ne peut se contenter d’être un écrin, un « white cube », il se doit d’intensifier les murs trop souvent transparents des institutions muséales. Le regard, le corps même des spectateurs, doivent être « pris » autant par l’espace de l’art que par l’art. Le Château des Adhémar assume ce rôle pour « La Belle Échappée » et devient la salle d’arts martiaux où l’on se bat, où le combat créatif a lieu, où les murs vivent et s’entrouvrent. Sans ce triple lien productif et dynamique entre les visiteurs, les œuvres et l‘espace le d’autre part, le risque serait grand que « La Belle Échappée » s’enferme dans l’indifférence d’une monstration stérile.
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Le Château des Adhémar
Le Château des Adhémar à Montélimar, après avoir été une citadelle majeure du Sud de la France, fut longtemps une prison et ce, jusqu’en 1926. Aujourd’hui encore, le Château comporte trois cachots et ses murs suintent toujours de cette mémoire d’enfermement. En termes de territoire, la position du Château, en hauteur, de défensive qu’elle était au départ, est progressivement perçue comme plus protectrice, de par son isolement, de par sa nouvelle fonction aussi, lors de sa transformation en prison, si tant est que la vocation de la prison est, entre autres et en théorie du moins, de protéger la Cité. Désormais, cette même position donne à l’art contemporain la possibilité d’attirer le regard vers le haut: le Château des Adhémar est en effet devenu un « bastion » de l’art d’aujourd’hui. L’une des ambitions qui y est assidûment poursuivie, comme dans les deux autres châteaux de la Drôme, celui de Grignan et celui de Suze-la-Rousse, est de lier le territoire et l’histoire du lieu aux expositions et aux événements qui y sont proposés. De renforcer aussi la notion d’ « in situ », essentielle à l’ensemble des acteurs de ces lieux ici. Cas d’école : les deux régisseurs d’exposition du Château des Adhémar, par ailleurs frères jumeaux, sont des modèles d’incarnation du lieu: n’ont-ils pas vécu, pendant plus de vingt ans, dans l’un des communs du château qui fut donc longtemps leur demeure personnelle en plus d’être leur lieu de travail?
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Une programmation « territorialisée »
C’est la deuxième fois que la programmation du Château des Adhémar lie explicitement l’art qui l’habite pour un temps à son passé carcéral. Pour la Nuit des Musées 2013, la présentation de vidéos de l’artiste panaméen Jhafis Quintero, ancien détenu dont tout le travail tourne autour de la question de la survie du corps en prison2 appelait les visiteurs à la porte même des anciens cachots. « La Belle Echappée », en 2014, propose un ensemble d’œuvres de sept artistes, dont certaines ont été créées dans l’enceinte même du château, alors que d’autres s’insèrent de manière intime en ses murs. L’exposition évoque certes les notions de prison, d’enfermement, d’aliénation, mais aussi et surtout celle d’évasion: évasion par la création, évasion par le regard. Car si nous sommes dans un lieu, dans une architecture de type carcéral moyenâgeuse et fermée, le regard, lui, s’échappe par les fenêtres de la loggia notamment vers les beautés de la plaine, ouverte et lumineuse. Nous sommes à la fois dans le lieu et hors de lui: le génie du lieu prend le pas sur le génie des créateurs dans un processus incessant d’ « in and out ».
Ainsi, l’architecture carcérale du Château des Adhémar entre en résonance avec ce besoin essentiel qu’est la créativité, celle même dont Jhafis Quintero affirme qu’elle est un facteur premier de la survie en prison. La phrase de Lacan, relecture de Freud, « de la frustration naît le désir », s’applique ici à la privation de liberté qui, parfois, entre les mains des artistes, peut conduire à une créativité maximale, liée au désir intense d’évasion.
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Le devoir même d’évasion
« La Belle Echappée » ne propose pas la contemplation, mais l’évasion du regard; elle revendique, sur le modèle législatif suisse3, le droit à l’évasion, qui devient même une nécessité, voire un devoir. Pour figurer la fuite, le Château requiert une activation du regard, de l’intérieur vers l’extérieur, un processus particulièrement actif dans la loggia de ces lieux, dont les fenêtres ouvrent vers un vaste horizon habité, et comme structuré, dans le lointain, par les immenses cheminées des usines nucléaires de la vallée du Rhône. « La Belle Echappée »? Un espace de liberté du regard, vers lequel les artistes essaient constamment de nous emmener, hors du monde aliéné qui est souvent le nôtre, vers cet ailleurs de la création qui est pour nous tous, que nous soyons incarcérés ou non, indispensable.
Le binôme enfermement-évasion qui vibre en ces murs et à l’orée des meurtrières du Château concerne aussi bien le cadre carcéral strict (comme dans les œuvres d’Ali Kazma, de Jean-Michel Pancin et de Jhafis Quintero) qu’un autre cadre plus vaste, celui de l’enfermement dans notre corps (Nicolas Daubanes) ou dans notre condition humaine (Rachel Labastie, Joanna Malinowska), dans notre société aussi. Les notions de contrainte, d’aliénation, appellent en écho le creusement à l’intérieur de soi, un rapport kinesthésique à l’espace et au lieu sans oublier l’échappée virtuelle, essentielle aujourd’hui, entre rêve et réalité (Thibault Brunet).
Thibault Brunet, Installation, Série Vice City 2010-2012 & série First person shooter, 2010-2012
photographies
courtesy de l’artiste et de la Galerie Binôme, Paris.
L’activation du regard par le lieu
Le lieu appelle le regard ou le détourne, il le change, le module, l’active. Cette activation s’est avérée particulièrement intense pour les œuvres de Jean-Michel Pancin, qui a installé entre les murs du Château une archéologie de la vie des détenus de la prison Sainte-Anne en Avignon. En effet, depuis 2010, à la manière obsessionnelle d’un Honoré de Balzac, Jean-Michel Pancin a exploré, admiré, récolté, décalqué, classifié et réinventé tous les vestiges créatifs laissés dans cette prison d’Avignon (fermée désormais depuis plus de dix ans) par les détenus qui l’ont habitée. Des vestiges oubliés, abandonnés, retrouvés, telles des bouteilles à la mer, de la vie de ces hommes qui n’ont eu de cesse d’extirper de chaque parcelle de leur existence confinée des bribes de liberté.
Jean-Michel Pancin, Série “Mur des attentes anonymes”(extrait), 2012
fragments
courtesy de l’artiste et galerie Analix Forever, Genève
Dans le monde de coercition et de violence qui est le leur, les prisonniers dessinent des corps de femmes aux courbes voluptueuses, des cœurs d’amoureux, des soleils et des bateaux dont les voiles suggèrent un ailleurs hors d’atteinte mais à portée de rêve. Jean-Michel Pancin, agissant comme révélateur d’autrui, s’est approprié et nous restitue toutes ces manifestations de l’existence des prisonniers, nous forçant, nous spectateurs, à nous repositionner, dans notre corps d’hommes et de femmes libres, par rapport à la prison elle-même. Dans la restitution de cette archéologie, les murs du Château se sont révélés des acteurs essentiels. Préalablement en effet, Jean-Michel Pancin avait présenté ces œuvres en galerie, aux Abattoirs à Toulouse4, puis au Palais de Tokyo à Paris, mais malgré la qualité de ces présentations, jamais le dialogue entre les œuvres et les murs ne fut aussi prenant qu’aux Adhémar. Faut-il mentionner que la pierre et les murs des deux lieux, la prison Sainte-Anne et le Château des Adhémar, remontent au même Moyen-Âge et ont la même texture, la même couleur et dégagent des vibrations similaires? Faut-il mentionner aussi qu’en été 2014, la prison Sainte-Anne à son tour a été transformée en lieu d’exposition, et accueille en deux de ses « cellules » – cellules d’exposition désormais – des œuvres de la même veine de Jean-Michel Pancin? Les prisons d’autrefois, désormais obsolètes, semblent prendre aujourd’hui une dimension nouvelle: d’espaces d’enfermement, elles deviennent, dans un étonnant processus de renversement – voire de récupération – des lieux de questionnements artistiques et intellectuels de nos multiples enfermements.
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La prison dans la chapelle5
Nombre des artistes de l’exposition auraient aimé investir la chapelle du château, soulignant par leur désir l’écho qu’ils ressentaient entre le lieu et leurs œuvres. Les deux commissaires de l’exposition, qui sont aussi les auteurs de cet article, ont élu le travail d’Ali Kazma – à savoir, sa vidéo Prison – pour évoquer les liens entre l’enfermement physique dans une architecture donnée et le possible enfermement psychique dans une croyance spécifique.
La vidéo Prison a été présentée pour la première fois à la Biennale de Venise en 2013, dans le cadre d’une série de vidéos répondant au concept de « Résistance », un concept choisi de concert par Ali Kazma et par le commissaire du Pavillon turc 2013, Emre Baykal6. « Résistance » est ainsi un « work in progress » d’une vingtaine de vidéos sur le thème du corps, desquelles treize ont été montrées dans le Pavillon turc à Venise. La résistance est comprise par l’artiste comme celle du corps en tant qu’ultime bastion de la préservation de l’individualité, de la lutte contre le pouvoir et contre l’uniformisation, fût-ce au prix de l’appartenance à des sous-groupes sociaux aux pratiques particulières (tels les body-builders), de « marquages » corporels (tatouages ou scarifications, pratiques de réappropriation du corps fréquentes chez les détenus), ou encore de certains rituels comme le Kinbaku.
La vidéo Prison a été filmée en Turquie, à quelques deux cent kilomètres à l’est d’Istanbul, un jour de neige. Ali Kazma a décidé d’emblée de ne pas filmer de prisonniers, mais de montrer l’architecture carcérale et par cette approche, la contrainte que la prison impose au corps. L’artiste décrit la prison comme « un coquillage du corps », une structure complexe qui vise à limiter les mouvements du corps, la lumière et jusqu’à l’imagination: un modèle de toutes les autres formes de limitations du corps. Foucault dans Surveiller et punir, Naissance de la prison, au chapitre Corps dociles, parle à cet égard d’ « anatomie politique », qui est aussi bien, selon lui, une mécanique du pouvoir: « une politique des coercitions qui sont un travail sur le corps, une manipulation calculée de ses éléments, de ses gestes, de ses comportements. Le corps humain entre dans une machinerie de pouvoir qui le fouille, le désarticule et le recompose. … La discipline fabrique ainsi des corps soumis et exercés, des corps dociles. » Pour Ali Kazma – comme pour Michel Foucault – la prison est avant tout un instrument de pouvoir, de pouvoir exercé sur le corps. Ce pouvoir, dans la vidéo de Ali Kazma, est signifié par l’absence même du corps. L’artiste a rencontré les personnels et certains détenus de cette prison, mais a choisi de ne pas les filmer, en accord avec la position générale de rigueur qu’il revendique: la volonté de l’artiste, ici, est de filmer la structure physique – qu’elle soit d’ailleurs prison, école ou hôpital – à même de dominer et d’encapsuler quiconque y entre, et non pas seulement les détenus, les élèves ou les patients. Visuellement parlant, la neige qui tombe en rafales silencieuses sur ce lieu à la fois central à l’organisation sociale et ignoré du monde, voire oublié par lui, souligne le formidable pouvoir de la réquisition du corps et de sa détention par autrui, son isolement et, in fine, sa disparition.
Ali Kazma, Prison, 2013
vidéo still, vidéo 4’52’’, single channel video, edition of 5 + 2AP
courtesy de l’artiste et de la galerie Analix Forever, Genève
Toucher le corps, par le regard
« La Belle Echappée », c’est enfin ce corps qui dormait ici, dans ses draps de terre crue à moins qu’il ne s’agisse d’un linceul. Un corps dont Rachel Labastie a sculpté l’absence, en négatif, la trace dans ce lit qui reste là. Le corps, lui, s’est envolé, faisant fi de sa matérialité, laissant à terre des ailes trop pesantes pour qu’elles puissent le porter et, fichées en hauteur dans les murs du château, des haches qui, par contraste, ont peut-être contribué à son envol. Le regard du spectateur non seulement « voit » le corps absent: il le touche, à proprement parler, il ressent tactilement la froideur laissée là: l’optique – la vision – devient haptique. Toute l’exposition répond à ce même processus qu’elle génère et qu’elle requiert, aussi. Le regard touche le vide de ce lit froid.
Rachel Labastie, Haches, 2013
installation dimensions variables, céramique
courtesy de l’artiste et de la galerie Odile Ouizeman
Rachel Labastie, Ailes, 2008
sculpture, grès et émail
courtesy de l’artiste et de la galerie Odile Ouizeman
installation in situ, argile crue
courtesy de l’artiste, production CAC – Adhémar
Un processus qui rejoint notre destin avec la « pièce »7 de Joanna Malinowska8, Circle of Life. Dernière « pièce » de l’exposition, à la fois d’art et du lieu, ce Circle of Life, avec une simplicité extrême, décrit le cercle de la vie, qui commence par une extirpation de la terre et se termine en son sein. Un cercle fermé dont aucun humain ne saurait s’échapper, tel un chemin de ronde. Selon le nombre des années qu’il nous est donné de vivre, le cercle est plus ou moins grand mais il reste toujours clos et prédéfini; mais dans la loggia du Château, le regard au-delà de ce cercle s’ouvre sur un paysage immense balayé par le mistral. Une vision qui pose, outre la question de l’espace, celle du temps: l’importance de la contextualisation de l’œuvre d’art par la temporalité ne le cède en rien à celle de la spatialité. Au Château des Adhémar, la scénographie des pièces opère de concert avec l’immersion spatio-temporelle.
Joanna Malinowska, Circle of Life, 2013
résine, argile, bois,
courtesy de l’artiste et de Canada Gallery, New York
L’œuvre contextualisée9, le regard activé, les œuvres d’art transformées
Dans ce lieu singulier, austère et puissant, dans cette architecture de type carcéral, moyenâgeuse et fermée, « La Belle Échappée » évoque donc les notions de prison, d’aliénation et d’évasion, par la création, par le regard aussi bien, ce regard qui touche et qui s’évade. Les artistes, d’origine et de générations différentes, apportent chacun leur propre regard singulier et leur médium d’élection (sculptures, installations, vidéos, dessins, …), dans le but plus ou moins affirmé de sublimer symboliquement l’espace carcéral. L’architecture, la pierre, les recoins sombres du château, les meurtrières voire le chemin de ronde, l’espace-temps balayé par le Mistral, cet ensemble de réalités module la perception des œuvres. Cette perception multisensorielle, au Château des Adhémar, semble plus puissante qu’en bien d’autres lieux, soulignant par là même combien le contexte d’une exposition est essentiel à son « activation ». Les lieux possibles sont innombrables: de l’atelier d’artiste à l’espace public, de la rue à la prison, d’un lieu patrimonial à un grenier oublié, de nos écrans individuels aux salles de cinéma : il s’agit en réalité, à chaque fois, de « contextualiser ». Parmi les moyens de cette contextualisation, nous avons abondamment parlé du lieu, effleuré la question du temps ; nous ne saurions oublier ici le rôle déterminant que peut jouer aussi, dans cette contextualisation (plus intellectuelle que physique dans ce dernier cas) la médiation culturelle – même si le lieu lui-même s’inscrit ici comme médiateur entre l’œuvre et le public et devient, in fine, un espace d’expérimentation.
Le but recherché ici est très clairement de mettre l’œuvre d’art « en situation », afin d’éviter qu’elle ne se délite dans la multiplication, la banalisation, l’ « objettisation » qui la guettent et menacent, parfois à coup de millions, l’interaction authentique entre l’œuvre et son spectateur. Bien au-delà de la contemplation, il s’agit de secouer les cœurs, et non plus d’apaiser l’âme. Le regard, actif, sera alors « touché » par les œuvres d’art, tout comme il les touche, les « réalise » et les transforme.
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1 Wikipédia Château des Adhémar
2 Voir: Barbara Polla on Jhafis Quintero on roots§routes
3 Dans le droit pénal suisse, l’évasion en tant que telle, si elle n’est pas accompagnée de dommages physiques ou matériels, n’est pas punissable.
4 Musée de France, Art moderne et Contemporain, Ville de Toulouse.
5 Chapelle Sainte Guitte, XIème sicèle
6 Voir: When art meets the street: Resistance salutes #occupygezi by Barbara Polla on roots§routes
7 « Pièce » est ici comprise à la fois comme œuvre d’art et comme pièce comme « pièce » spécifique du lieu de son accueil.
8 Joanna Malinowska, d’origine polonaise, vit et travaille à new York. Elle représentera, avec son mari Christian Tomaszewski, la Pologne lors de la 56ème Biennale de Venise (2015).
9 L’expression « art contextuel » apparaît en 1976 dans le manifeste de l’artiste polonais Jan Swidzinski, L’Art comme art contextuel. Tel que défini par Paul Ardenne, l’art contextuel consiste à agir au cœur d’un univers concret, « en situation d’intervention, de participation». Cette tendance tend à remettre en cause les notions mêmes d’œuvre, de spectateur, de marché de l’art. L’œuvre n’a ici de sens qu’au moment et à l’endroit où elle est installée et tente d’opérer. Elle est l’ensemble composé de la proposition artistique plus de son contexte. Ces deux éléments séparés, il ne reste que des résidus de la proposition ou du contexte qui a repris son état antécédent. En ce sens, l’art contextuel crée une distorsion temporaire de la réalité, et propose une expérience forte de l’art contemporain, défendant largement l’action du public et de l’artiste contre la passivité du spectateur ou de formes d’art académiques. Wikipédia Art Contextuel
Paul Ardenne, Un Art contextuel, Flammarion, 2009
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Barbara Polla is a doctor, researcher and political figure. She has dedicated herself to art and literature since 1991. She promotes emerging artists in her Geneva gallery, Analix Forever, a venue that she turned into a space for human and cultural exchanges. She regularly collaborates with critics and curators whom she invites at her gallery or into her writing projects. She also works as independent curator. She is a Professor for creative and critical writing at HEAD (Higher School for Art and Design) in Geneva. In her assays, she investigates gender issues and during the last two years has intensively worked on art and prison. Freedom and creativity are mong her essential values. Among her recent publications: L’Ennemi Public, Ed La Muette, co-directed with Paul Ardenne & Magda Danysz, 2013; Tout à fait Femme, Odile Jacob, 2012; Tout à fait Homme, Odile Jacob, 2014; Architecture Emotionnelle, Matière à penser, Ed La Muette, co-directed with Paul Ardenne, 2011; Victoire, L’Âge d’Homme, 2009; A toi bien sûr, L’âge d’Homme, 2008. She is a regular contributor to the magazines Crash, Drome, Juliet and Roots & Routes. Since 2011, she works as “nomadic gallerist” in Paris, where she also created the venue VideoForever, a monthly video projection by themes.
Hélène Lallier historienne de l’art contemporain avec une spécialité en art public, suit un parcours de directrice de centre d’artcontemporain depuis une dizaine d’années. Dotée d’un DEA autour du travail de Yann Kersalé sur la lumière (Rennes 2) et d’un DESS en Méthodologie de projets culturels (Rouen), elle a expertisé les projets de 1% pour le Conseil général de l’Essonne (Ile-de-France) en lien avec le Domaine de Chamarande, puis rejoint l’équipe du Centre d’art contemporain de Lacoux (Ain/France) qu’elle a dirigé de 2005 à c’2010. Elle y a proposé une programmation alternant jeunes artistes (Assan Smati, Andrea Mastrovito..) et créateurs de renom (Du Zhen Jun, Erik Samakh…).
Depuis 2011, elle développe le nouveau projet du Centre d’art contemporain du Château des Adhémar à Montélimar, une structure de diffusion inédite installée dans un château médiéval classé monument historique et intégré dans une régie de 3 châteaux drômois. Emmanuel Régent (2012), Su-Mei Tse (2014), Olga Kisseleva (2012), Guillaume Bijl (2013), Bill Culbert (2014) y ont été exposés.
Entre autres activités d’enseignement et d’interventions en tant qu’experte pour les projets hors-les-murs, elle rédige des articles pour divers magazines et notamment Archistorm.